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La technologie moderne révèle un secret caché depuis 1 500 ans dans une coupe romaine

Une professeure de l’université d’État de Washington a découvert, presque par hasard, un secret perdu depuis plus de 1 500 ans dans une coupe en verre romaine. Lors d’une visite au Metropolitan Museum of Art de New York, l’historienne de l’art et vitrailliste Hallie Meredith a remarqué des symboles gravés au dos de la pièce. Ce qui semblait être de simples ornements s’est avéré être des marques d’atelier utilisées par les artisans de l’Empire romain pour identifier leur travail.

La technologie révèle un sceau romain caché

La découverte a été faite sur l’une des coupes dites diatreta ou coupes en treillis, de véritables pièces de luxe fabriquées entre le IVe et le Ve siècle après J.-C. Ces œuvres, sculptées à partir d’un seul bloc de verre, se distinguent par leur structure à double couche reliée par de délicats ponts.

Grâce à l’utilisation de la photographie macro, de lamicroscopie numériqueet de la modélisation 3D, Meredith a pu documenter les motifs cachés (losanges, feuilles ou croix) présents sur plusieurs exemplaires conservés dans des musées en Europe et aux États-Unis.

Son étude suggère que ces signes étaient l’équivalent des logos des entreprises modernes, des symboles qui identifiaient les ateliers et les équipes d’artisans qui travaillaient de manière coordonnée pendant des semaines ou des mois.

Jusqu’à présent, on pensait que ces pièces étaient l’œuvre d’un seul maître, mais les nouvelles recherches indiquent un processus collectif et spécialisé, dans lequel graveurs, polisseurs et apprentis collaboraient étroitement.

Meredith, qui est également vitrailliste professionnelle, combine dans son travail l’art, l’archéologie et la science des données. Elle développe actuellement une base de données numérique avec des étudiants en informatique afin d’analyser les inscriptions anciennes comportant des erreurs ou des symboles inhabituels, dans le but de démontrer que beaucoup d’entre elles reflètent une culture multilingue et dynamique.

Cette découverte apporte non seulement un nouvel éclairage sur la technique du verre, mais redonne également une place centrale aux artisans anonymes du passé.

« Pendant des siècles, l’histoire de l’art s’est concentrée sur les élites, mais ces pièces montrent que derrière chaque objet se cachaient des équipes organisées, partageant leurs compétences et fières de leur métier », affirme Meredith, dont le prochain livre, The Roman Craftworkers of Late Antiquity, sera publié par l’université de Cambridge en 2026.

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