L’archéologue français Frédéric Payraudeau, de l’université de la Sorbonne, a annoncé la découverte de plus d’une centaine de statuettes qui, en raison de leur emplacement inhabituel, pourraient réécrire l’histoire des sépultures dans l’Égypte antique. Cet impressionnant trésor, composé de 225 statuettes, a été découvert par les chercheurs sous des couches de limon dans la chambre nord du roi Osorkon II. La tombe se trouve dans le quartier de Husseiniya, aujourd’hui enseveli, mais qui était autrefois le lit du bras tanitique du Nil. Les statuettes se trouvaient près d’un sarcophage sans décoration dont le propriétaire est resté longtemps inconnu. Aujourd’hui, grâce à cette découverte, les archéologues suggèrent que la tombe appartient à Shoshenq III, l’un des souverains les plus influents de la 22e dynastie et un roi connu pour son œuvre architecturale à Tanis. Cette découverte ouvre également le débat sur les traditions funéraires égyptiennes et sur les raisons pour lesquelles Shoshenq III a été enterré dans la tombe d’un autre roi, Osorkon II dans ce cas précis.
225 figurines pour réécrire l’histoire

Les 225 statuettes, dont la moitié sont féminines, ont été retrouvées en parfait état de conservation dans la boue et forment toutes un motif qui pourrait être rituel. Les figurines étaient disposées en rangées horizontales formant une étoile.
Le secrétaire général du Conseil suprême des antiquités (SCA), Mohamed Ismail Khaled, a décrit cette découverte comme « un moment historique pour les fouilles de Tanis », soulignant qu’aucune révélation aussi importante n’avait été faite depuis le milieu du XXe siècle.
Il a souligné que l’identification du propriétaire du sarcophage pourrait aider à répondre à des questions plus larges sur les traditions funéraires royales pendant la Troisième Période intermédiaire, en particulier si Shoshenq III a été enterré dans la tombe d’Osorkon II ou si ses biens funéraires y ont été transférés ultérieurement pour être protégés.
Pour sa part, Hesham Hussein, chef du département central des antiquités de Basse-Égypte, a expliqué que cette découverte s’inscrit dans le cadre d’une initiative de conservation plus large.
Mission française à Tanis

La mission française, active à Tanis depuis 1929, travaille actuellement avec le Conseil suprême des antiquités sur un projet de protection intégrale qui comprend l’installation d’un abri moderne sur les tombes royales et un vaste programme de désalinisation et de nettoyage architectural.
L’archéologue français a déclaré que la prochaine phase des travaux comprendra une étude détaillée des inscriptions récemment découvertes et un nettoyage continu de la chambre nord de la tombe, ce qui pourrait fournir davantage d’indices sur les circonstances de l’enterrement de Shoshenq III.
