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Nvidia investit 2 milliards de dollars dans Synopsys pour accélérer la conception de puces dotées d’une intelligence artificielle

La course effrénée à l’IA est entrée dans une phase où chaque décision prise par les entreprises peut bouleverser complètement le paysage technologique mondial. Ces derniers mois, nous avons assisté à des alliances inattendues, à des investissements colossaux et même à des accusations voilées de tentative d’« achat » de parts de marché dans le secteur.

Nvidia investit 2 milliards de dollars pour accélérer la conception de nouvelles puces IA

Dans ce contexte, Nvidia, qui domine déjà le marché des GPU pour l’IA, vient de franchir une étape décisive : investir 2 milliards de dollars dans l’une des entreprises essentielles à la conception des puces du futur, dans le cadre d’une opération qui ne vient pas seule, mais s’inscrit dans une vague d’accords que Nvidia conclut avec des acteurs clés du secteur, des géants tels que OpenAI et Anthropic aux projets liés au matériel le plus avancé. Une initiative qui a suscité l’inquiétude des analystes et des concurrents : Nvidia utilise-t-elle sa puissance financière pour s’assurer que l’industrie dépende de ses puces ?

Au cœur de cette nouvelle stratégie se trouve Synopsys, une entreprise moins connue du grand public, mais absolument indispensable pour quiconque souhaite fabriquer des processeurs, des moteurs aéronautiques ou des systèmes complexes à haute performance. Ses outils permettent de simuler des conceptions qui, sans IA, prendraient des semaines à traiter. Avec les GPU de Nvidia, ce temps pourrait être réduit à quelques heures.

Ce bond en avant n’est pas négligeable. Si l’IA accélère la conception des puces, les puces pour l’IA elles-mêmes évolueront plus rapidement… bouclant ainsi un cercle qui pourrait consolider la position de Nvidia pendant des années. Et c’est précisément là que beaucoup voient le véritable poids stratégique de cet accord.

Une alliance qui accélère la conception des puces (et aussi les doutes)

Selon le South China Morning Post, l’accord prévoit une collaboration à long terme afin que Synopsys adapte son logiciel à la puissance des GPU de Nvidia, permettant ainsi à des industries entières, telles que l’aérospatiale, l’automobile, l’électronique grand public ou la défense, d’effectuer des simulations à une vitesse jamais vue auparavant. Selon Jensen Huang, PDG de Nvidia, cette accélération « va débloquer des opportunités qui étaient auparavant impossibles ».

Sassine Ghazi, directeur général de Synopsys, a précisé que les 2 milliards de dollars donnent à l’entreprise la « possibilité » de stimuler cette adaptation, mais il a également tenu à dissiper les soupçons : « Nous n’avons pas l’intention d’utiliser cet argent pour acheter des GPU de Nvidia ». Un message adressé, en partie, à ceux qui alertent sur le fait que Nvidia pourrait encourager des accords qui finissent par générer une obligation implicite de consommer ses produits.

Il est intéressant de noter que l’alliance n’est pas exclusive, puisque Synopsys continuera à travailler avec AMD, Intel et d’autres fabricants qui souhaitent tirer parti de l’accélération par l’IA. Pendant ce temps, Nvidia continue d’accumuler les investissements : de 100 milliards de dollars disponibles pour OpenAI à sa participation de 5 milliards dans Intel, en passant par des accords stratégiques avec Cadence, concurrent direct de Synopsys.

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