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Wall Street continue de faire la fête, mais la sortie de secours est déjà éclairée

Il existe des mouvements de marché qui ne peuvent être pleinement compris tant que l’on ne s’arrête pas pour observer où se trouve la tendance. La semaine dernière, je vous parlais de ce niveau presque sacré qu’est l’ajustement de 23,6 % de Fibonacci, une sorte de frontière émotionnelle qui sépare ce qui est une consolidation saine de ce qui serait un sérieux affaiblissement de la dynamique. Tant qu’une baisse ne dépasse pas 23,6 % de Fibonacci par rapport à la tendance haussière précédente, il est encore prématuré de parler de sommets, d’épuisement ou de fin de parcours. Cette proportion, que l’on retrouve dans les coquillages, les branches d’une fougère ou l’architecture silencieuse d’une ruche, représente dans la nature et dans les graphiques l’équilibre entre progression et correction. Et c’est précisément cet équilibre que Wall Street a respecté à la lettre ces dernières semaines.

Le marché reprend son souffle avant la fin de l’année : le Nasdaq maintiendra-t-il son niveau de 23 900 points pour poursuivre la reprise de l’IA ?

Le 7 avril, le Nasdaq 100 a dépassé son minimum de 16 542 points pour entamer une reprise qui a déjà été baptisée « reprise de l’IA », le grand fil conducteur de toute cette année. Cette dynamique a trouvé un plafond provisoire le 29 octobre à 25 405 points, après quoi les ventes ont pris le dessus. Dans ces phases aussi verticales, il faut toujours garder à l’esprit une maxime simple : nous savons quand une chute commence, mais nous ne savons jamais quand elle se termine. Cependant, cette récente baisse s’est arrêtée exactement là où une tendance solide devait le faire, à 23 900 points, qui correspondent au niveau d’ajustement de 23,6 % de Fibonacci de toute la hausse précédente.

À partir de là, le principal indice technologique a réagi en visant à nouveau les sommets d’octobre, encore supérieurs de 2,5 %, et nous verrons s’il parvient à les dépasser car, dans le cas contraire, ce serait un autre test technique, un autre indice que quelque chose commence à changer dans le sentiment haussier. Mais si de nouveaux sommets apparaissent, tant dans le S&P 500 que dans le Nasdaq, il n’y aura pas de débat, la tendance continuera à afficher une force absolue.

La clé, au-delà du bruit saisonnier du soi-disant rallye de Noël, est de comprendre que tant que Wall Street ne perdra pas le seuil de 23,6 % de Fibonacci, il n’y a pas lieu de considérer comme terminé le mouvement qui a commencé en avril. C’est comme si le marché prenait son souffle avant le dernier acte de l’année, une pause avant de décider s’il veut continuer à monter la pente de l’intelligence artificielle ou s’il a besoin d’une digestion plus approfondie à l’entrée de 2026.

Et tant que ce niveau se maintient, la fête After Hours peut encore continuer un peu, avec ce mélange d’euphorie et de vertige que l’on ne ressent que lorsqu’on sait que la nuit a déjà été trop longue. Nous savons tous comment se terminent les Afters quand le jour se lève, mais pour l’instant, le marché continue de préférer la piste de danse à la sortie de secours.

Je ne serais pas surpris si, avant de nouvelles aventures à la hausse, nous retournions tester les plus bas du 21 novembre, là où le niveau de Fibonacci de 23,6 % a été atteint. C’est là, et seulement là, que le marché recommencerait vraiment à jouer la continuité du rallye. Mais ce point est inférieur de 7 % aux niveaux actuels, ce qui suggère que la dernière ligne droite de 2025 sera calme et que le verdict sera reporté à plus tard.

Tant que les supports de Fibonacci tiennent bon, la reprise de Wall Street reste d’actualité : le véritable test aura lieu en 2026

Par conséquent, je ne suis pas favorable à une réduction de l’exposition au marché boursier tant que ces supports restent intacts et, comme je l’ai souligné la semaine dernière, si quelqu’un a une exposition de 50 % ou moins, il peut l’augmenter en profitant des ajustements que nous avons observés dans de nombreux titres phares et dans des valeurs qui ont particulièrement bien performé lors de la dernière hausse et qui ont subi ces dernières semaines des corrections qui, dans certains cas, ont éloigné leurs prix de 30 à 50 % de leur pic précédent. Toutefois, en prenant comme référence de stop pour cette hausse les 23 900 points du Nasdaq et les 6 430 points du S&P 500.

Il convient de souligner un point important. Les deux niveaux doivent être perdus simultanément pour pouvoir parler de la fin du rallye. Il ne suffit pas que l’un des deux baisse. Si le Nasdaq perd 23,6 % mais que le S&P 500 résiste, mon disque dur technique m’indique que nous pourrions être confrontés à une baisse Judas, une frayeur plus théâtrale que réelle. Ce n’est que si les deux supports cèdent simultanément que nous serions confrontés au début de cette inévitable déception qui survient généralement après un After éternel. Ces deux niveaux, 23,6 % du Nasdaq et du S&P 500, sont la véritable issue de cette fête. Les voir allumés et bien définis rassure énormément tout gestionnaire de risque, car ils marquent le moment exact où l’on cesse de danser et où l’on commence à agir. Et croyez-moi, 2026 sera une année passionnante pour suivre ce bras de fer depuis ces pages.

La géométrie du marché, tout comme celle d’un coquillage, trouve toujours son équilibre. Et tant que cette ligne de flottaison restera vivante, le marché continuera à nous rappeler que les grandes tendances ne se discutent pas, elles s’accompagnent. La marée peut hésiter, mais tant que la musique continuera à jouer à Wall Street, le moment ne sera pas encore venu de quitter la scène.

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